Els Pallagos del Conflent a punt per festejar les estrelles

“Els Pallagos del Conflent” prêts à courtiser les étoiles

Article en francès de Jean-Luc Bobin publicat el 21/04/2013 en el diari “l’Indépendant”.

La colla Castellera Pallagos del Conflent regroupe à ce jour autour de 80 personnes. Chacun y tient une place et un rôle bien défini. PHOTO/ J.-L.B

Née au printemps dernier, cette colla qui fait le grand écart entre Prades et Vinça ne sera officiellement intronisée que le 12 mai à Catllar.

Il vient d’avoir 5 ans et se tient déjà droit comme un “i” sur les épaules de son père. Pas peu fier. Une main sur la hanche et l’autre, bien détachée du corps, paume ouverte. Il a 83 ans, la “faixa” impeccablement enroulée autour des reins et les bras bien calés autour de deux des robustes gaillards qui l’encadrent. Malgré la différence d’âge une même et unique passion les anime. Celle qui fait gravir des sommets aux “castellers”. Leur fait tutoyer les étoiles dans un moment de grâce que seule une solidarité sans faille est en mesure de générer.

Les mêmes valeurs humaines qu’au rugby

Deux fois par semaine, le doyen et le benjamin des Pallagos del Conflent se retrouvent à Vinça et à Prades lors d’entraînements collectifs. Créée au printemps 2012, cette colla castellera regroupe à ce jour autour de 80 personnes. Hommes, femmes, enfants de tous âges et de tous les milieux sociaux confondus. “On y retrouve un peu les mêmes valeurs humaines qu’au rugby, résume Michel Morera, le président. Chacun a ici une place bien définie. Un rôle spécifique. Comme au rugby, l’individu se fond dans le collectif. C’est ce qui permet aux uns et aux autres de se transcender”. Ici, encore, pas de ségrégation de sexe, de morphologie ou de classe. Discipline excessivement technique, monter un collectif de castellers ne s’improvise pas. Il convient de s’entourer au préalable de quelques mentors émérites. Un rôle aujourd’hui dévolu aux deux “caps de colles” (chefs de groupes) Manu Branco et Frédéric Feijoo, partis se former au sein de leurs homologues de Baho. Désormais en passe de transmettre le savoir acquis, ils encadrent et supervisent les entraînements. “Les consignes et les commandements se font en catalan”, indique Jordi Taurinya, le président du Casal del Conflent qui fédère l’association pradéenne. “Non pas par un quelconque sectarisme. Mais parce qu’il s’agit d’un sport né dans la région de Barcelone. Il fait appel à des règles et des codes bien spécifiques”.
Au même titre que pour être officiellement considéré comme une colla castellera à part entière par la fédération, il est indispensable de posséder en son sein un groupe de “gralles”. Ainsi, pendant que les figures pyramidales s’enchaînent, dans un local attenant, cinq musiciennes peaufinent les sonorités de l’instrument sous la houlette du maître Matias Mazarico.

Cérémonie de parrainage le 12 mai à Catllar

Rien n’est pour autant définitivement gagné. Car pour avoir l’insigne honneur de pouvoir faire partie de la grande famille des “castellers”, il faut obligatoirement avoir été officiellement parrainé par un illustre aîné. Une séance d’intronisation au cours de laquelle le groupe est jugé sur sa capacité ou pas à réaliser une figure imposée. La cérémonie aura lieu le 12 mai à Catllar et sera placée sous l’autorité des Castellers del Riberal et de ceux de Terrassa.
Ce ne sera ensuite qu’à l’issue de ce baptême que les Pallagos auront le droit de porter officiellement leurs couleurs et leur blason.
Ce jour-là, en cas de succès, ils pourront alors définitivement troquer leur blanche chemise pour une liquette beaucoup plus classe. Virant, comme il se doit, sur le grenat.